Depuis une quinzaine d’années, les producteurs australiens de vin ont amorcé un tournant remarquable. Objectif : respect de l’environnement et meilleure qualité.
Les vins australiens ont longtemps été synonymes de vins un peu lourdauds, chauds et sans grande créativité. Depuis une dizaine d’années, les producteurs se sont pourtant recentrés sur une viticulture plus adaptée au climat (réchauffement climatique, utilisation de l’eau, etc.), avec des méthodes biologiques plus durables et l’élaboration de lots plus petits. Avec une attention particulière pour l’élaboration de vins frais, digestes, naturels au sens premier du terme, c’est-à-dire le moins chimiques possible.
En Australie, appelée « Aussie » par les locaux, les vins sont classés en régions et sous-régions et, cela peut surprendre, il n’y a pas d’appellations telles qu’on peut les trouver en France notamment. Donc pas de cahiers de charges restrictifs, ni de contraintes sur le choix des variétés de raisins notamment. Et cela donc des résultats incroyables car malgré cela, chacun s’oblige à produire de la manière la plus propre et de sortir les meilleurs vins.
60 régions
Les vignes se trouvent dans soixante régions réparties sur le territoire, principalement sur les côtes. Les plus connues sont Hunter Valley au nord de Sydney, Victoria et la Yarra Valley autour de Melbourne, Barossa, Adélaïde Hills et McLaren Vale autour d’Adélaïde et enfin Margaret River sur la côte Ouest, au sud de Perth. D’est en ouest, le paysage est relativement plat, avec l’une ou l’autre colline, mais ici point de vallée du Rhône ou du Douro aux pentes escarpées.
Nous sommes aussi ici dans l’hémisphère sud, les saisons s’estompent avec deux moments majeurs, début juin et début décembre qui marque le début de l’été et le retour des beaux jours, avec, quelques mois plus tard, les vendanges et l’arrivée du nouveau millésime alors que débute le printemps en Europe.

Les pionniers
L’histoire du vin australien commence avec la colonisation de Sydney vers la fin du XVIIIe prussiens et l’arrivée de vagues successives de colons qui fuient l’Europe et ses persécutions religieuses. Les expatriés germaniques, silésiens, anglais, français, grecs ou italiens ont chacun emmené quelques pieds de vignes dans leurs soutes, que l’on trouve encore aujourd’hui.
Les premiers vins sont surtout fortifiés (type portos) et il faut attendre le début du XXe siècle pour que la production évolue vers des vins de table de qualité et les années 1980 pour que le Chardonnay s’impose et capte l’attention de la communauté internationale.
Aujourd’hui, pour contrer une certaine surabondance dominée par une poignée de gros producteurs, d’autres vignerons migrent vers des régions viticoles plus fraîches avec des techniques nouvelles. Fermentation en grappes entières, récolte plus précoce, moins de soufre, teneur en alcool plus réduite, styles de vins plus modernes et moins boisés, la production évolua lentement tout en réinventant des techniques plus anciennes (jarres en terre notamment)
L’environnement et les changements climatiques sont devenus la préoccupation n°1 des viticulteurs australiens. Vu d’Europe, peu ont sans doute conscience de ce mouvement. L’Australie a sans doute vingt ans d’avance dans la voie des pratiques bio et durables, l’Europe devrait s’en inspirer !
Marc Vanel – Souvenir d’un voyage en 2019-20