Connu pour ses sketches désopilants dans « Nulle Part ailleurs » avec Antoine de Caunes sur Canal+ ou au cinéma dans de nombreux films, le comédien José Garcia s’ennuyait sans doute pendant le premier confinement de 2020, car à la fin de l’été, il lance le Rosé Garcia en petites bouteilles de 25cl en faisant le tour de Paris en accostant les passants qui se marrent évidemment bien.
Contrairement à certains autres comédiens, José Garcia n’a pas de vignes et son vin, il le produit avec la société Les Niçois, société qui n’a pas de vignes non plus (mais qui exploite un restaurant et vend des biscuits apéro ainsi que des tapenades). Cette dernière s’est associée pour la cause avec le Château de Montfrin dans le Gard.
Deux vins, tous deux bio, sont élaborés en collaboration avec le comédien avec les raisins de ce domaine : un rouge à base de Syrah et de Grenache, et un rosé qui assemble Carignan, Grenache et Syrah, également bio. Une version en 75cl existe et a été distribuée en Belgique, dans une enseigne de la grande distribution, mais le stock fut rapidement épuisé.
En 2023, il se rapporte que 100.000 bouteilles ont été vendues (pas uniquement en Belgique bien sûr) et l’année suivante, des packs « L’apéro de José » apparaissent au bar des TGV français. Un vrai coup de maître.
Evin quand tu nous tiens
Mais il y a évidemment un grain de sable, car au pays de l’hygiénisme, la loi Evin s’applique au cas présent. Si cette loi interdit de fumer dans les lieux publics, elle limite également fortement le droit de faire de la publicité pour des boissons alcoolisées (à la télé, dans les courses automobiles, etc.) et surtout lorsque le vin promu utilise l’image d’un personnage connu. Sauf s’il en est lui-même le producteur (article L 3323-4 du code –français– de la santé publique).
Lors du lancement dans les rues de Paris, soutenu par un film de promotion de 7 minutes vantant le côté ludique de boire un coup, l’Association Nationale de Prévention en Alcoologie manque de s’étrangler et dépose plainte contre Rosé Garcia. L’homme a comparu fin février devant le tribunal correctionnel de Paris et risque quelque 75.000€ d’amende… Le jugement sera rendu début avril.
Marc Vanel, 19/03/25 – Photo MV, 4/7/24